Publication : 21 Juin 2024 Mise à jour : 03 Octobre 2024 Temps de lecture : 6 min

Petites bêtes et autres nuisances

Pluie et fraicheur : ce cocktail déprimant du printemps servi dans de nombreuses régions françaises a des conséquences néfastes pour les potagers qui se retrouvent bien souvent envahis de limaces et d’escargots. Pour Jocelyn Lerouge, il s’agit d’une « des pires années » qu’il ait connues. Pour lutter contre ces gastéropodes, notre jardinier a procédé à la mise en place de planches près des plantations : « les limaces et les escargots se cachent dessous le jour car ils sortent la nuit. Je les récupère en journée et je les mets dans le compost ». Il conseille également l’utilisation de pièges à bière (oui, oui, de la bière !) : les gastéropodes l’adorent, s’en approchent dangereusement et se noient dedans. Le marc de café et la cendre, placés autour des plantations, constituent d’autres bons répulsifs. Jocelyn ajoute que « certains paillis de coquillages ou de coquilles d’œuf sont très efficaces » : les intrus se piquent le ventre en passant dessus et cela les repousse.

Autres nuisibles : les pucerons. Pour s’en débarrasser, notre jardinier conseille un remède naturel : pulvériser un mélange de savon noir et d’huile de colza. « Un grand coup de jet d’eau bien fort sur les végétaux les moins fragiles » est une autre bonne solution, ajoute notre expert.

Passons aux altises, des parasites qui prolifèrent lorsque les températures sont plus chaudes, et qui s’attaquent surtout aux légumes crucifères. L’idéal est de mettre des filets ou des voiles sur les choux et les radis et d’arroser le feuillage car les altises n’aiment pas l’humidité.

Quant aux piérides du chou (chenilles), vous les éviterez en installant des filets afin que les papillons ne les atteignent pas.

Mille et une choses à faire

La pluie fait quelques heureux : les salades, les radis et les choux. Sous la grisaille et l’humidité, ils poussent... comme des champignons !

Et sous le soleil alors ? Ce ne sont pas les missions qui manquent. Il y a bien sûr les premières récoltes : radis, salades, artichauts, fraises, pommes de terre primeurs, petites courgettes (en serre). Il faut aussi poursuivre les plantations ou semis débutés au printemps: courges pour l’hiver, choux, choux raves, poireaux, aubergines, concombres, courgettes, etc. L’idéal selon Jocelyn Lerouge est de « faire des cadences, de planter en plusieurs fois » afin de bénéficier d’une production au long cours.

Attention, vous n’avez que jusqu’à début juillet pour effectuer les plantations d’été. Il faut alors anticiper l’automne avec des salades (toujours) en changeant de variétés (laitues pommées et bientôt chicorées), des poireaux d’hiver. On peut continuer à semer carottes et haricots. Ensuite, pensez à marquer une pause avant de reprendre fin août ou début septembre.

Un entretien scrupuleux du potager

Planter c’est bien, mais il y a bien d’autres missions à remplir ! Désherber par exemple, et notamment entre les rangs de carottes (qui peuvent être envahis d’adventices). Il faut alors sarcler et biner, tout en méditant un dicton cité par notre expert : « un binage vaut deux arrosages ». Et si vous avez pensé à paillé, vous serez moins envahi.

Vos plants de tomates méritent aussi beaucoup d’attention : « Il faut les égourmander, c’est-à-dire enlever les gourmands (tiges secondaires, NDLR) à l’aisselle des feuilles ». Cela aère le plant et limite la prolifération de maladies. Ce n’est pas une obligation mais sans taille, les fruits seront plus petits et risquent davantage d’attraper le mildiou. Les tomates nécessitent d’être palissées : cela consiste à les mettre sur tuteur ou les accrocher à des fils tenus par des câbles. Le palissage est également recommandé pour les concombres, les haricots à rames, les courges, les aubergines et les poivrons. « Au Campus, nous avons installé des structures en osier » précise notre jardinier.

Le festival de la biodiversité

« Pour un beau potager, il faut penser à semer ou planter des fleurs, entre les rangs ou en bordure. Cela a aussi pour avantage d’attirer les butineurs ». Soucis, bourrache, capucines, etc. : ce ne sont pas les variétés qui manquent. Et pourquoi ne pas installer un hôtel à insectes et de petits abris pour les hérissons ? Les premiers polliniseront les fleurs et les seconds vous débarrasseront d’insectes indésirables. Autre bonne idée : favoriser la venue des oiseaux qui se régaleront des chenilles ainsi que des escargots et des limaces. Pensez à installer des plantes grimpantes, elles sont idéales pour qu’ils y fassent leur nid. Toute cette joyeuse faune participe à l’équilibre de la nature, ne la négligez pas !

Mollo sur les litres d’eau !

« Nous avons un récupérateur d’eau à l’UDD » : un investissement très précieux selon Jocelyn Lerouge, car cela permet de bénéficier de réserves d’eau, surtout après un printemps aussi arrosé.

Si la saison estivale s’avère très sèche, il est préférable de suspendre la culture des concombres, salades, melon et pastèques, très gourmands en eau. Lorsque vous arrosez, évitez de noyer les plantes. Ce qui est efficace, c’est la régularité, et non pas la diffusion brutale d’une grande quantité, car « les plantes n’aiment pas les à-coups d’arrosage ».

Vous pouvez aussi pailler au pied des différents plants avec de l’herbe de tonte (qui apporte de l’azote), de la paille, du paillis de chanvre ou de miscanthus (les limaces les détestent !).

Sachez également que les haies et buissons autour de votre potager sont les bienvenus parce qu’ils sont des abris pour la faune et un rempart contre le vent. Un potager bien garni gardera mieux l’humidité. Laissez malgré tout de l’espace pour que chaque végétal ait la place de se développer.

A vos outils et bon été à tous !

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