Le centre de formation Entreprises de l’Université du domicile participe au salon Solutions CSE qui aura lieu du 23 au 25 septembre à Paris Porte de Versailles.Nous aurons le plaisir de vous accueillir sur le stand A33 et de vous présenter toutes les formations pour effectuer sereinement votre mandat en tant que membre du CSE.Vous pourrez également tenter de gagner un bon cadeau d’une valeur de 150€ en participant à notre jeu concours ! **Voir conditions sur le stand.
Le Centre de formation Entreprises de l’Université du Domicile a proposé un webinaire pour faire le point sur les nombreuses actualités de la formation. Évolutions jurisprudentielles et juridiques, rigueur budgétaire, réformes, financement, VAE, IA : ce webinaire, animé par Sylvain Deneux, Responsable du CFE, a permis à plus de 200 participants de bénéficier de l’expertise de Sébastien FRANÇOIS, Directeur des Ressources Humaines du groupe Audeo Services. Voici les principaux enseignements à retenir.Un employeur peut être condamné pour manquement à l’obligation de formation« Un employeur qui ne donne pas suite aux demandes de formations répétées, formulées par un salarié, manque à son obligation de formation » résume le formateur. Il précise que « Le Code du Travail prévoit l’obligation de formation notamment dans le cadre de l’encouragement et du maintien de l’employabilité, mais, malgré cela, on voit de plus en plus de décisions qui viennent condamner le manquement ». Sébastien François a également ajouté qu’une demande indemnitaire peut aboutir et faire jurisprudence si la personne plaignante n’a bénéficié d’aucune formation pendant plusieurs années et que ce manquement a causé un préjudice et empêcher une évolution de carrière.Le fait qu’un employeur ne donne pas suite à une demande de formation ou ne l’encourage pas, donne lieu à des réparations. La notion de préjudice apparaît peu à peu dans le cadre de jurisprudences.CPF : l’employeur peut désormais flécher les abondementsLa publication du décret n°2025-341 (avril 2025) donne la possibilité aux financeurs de conditionner l’usage des droits abondés à des formations spécifiques. Concrètement, un employeur peut décider que son abondement ne soit utilisable que pour des formations convenues au préalable avec son salarié.Nouvelles conditions d’utilisation du CPFSébastien François a partagé quelques nouveautés importantes concernant le Compte Personnel de Formation (CPF). Les organismes qui souhaitent proposer des VAE éligibles au CPF doivent être référencées sur le site France VAE. Le formateur a également indiqué qu’il est « interdit aux OF de prendre en charge directement ou indirectement les participations forfaitaires obligatoires des titulaires du CPF, le fameux « reste à charge » [...]. Ce-dernier augmente puisque la participation des utilisateurs sera désormais indexée sur l’inflation ».Une rigueur budgétaire impacte la formation2025 est marqué par la volonté de réduire le déficit de France Compétences et cela entraîne des mesures immédiates. A commencer par une hausse des contributions des employeurs pour soutenir le système, avec une orientation vers les formations répondant directement aux besoins du marché du travail. Une hausse qui s’accompagne d’une réduction significative des enveloppes dédiées au CPF et à l’apprentissage. « Cela impacte la stratégie de développement des compétences » analyse notre expert.Nouvelles contraintes financières pour l’embauche d’un apprenti« Double peine pour les apprentis et les entreprises qui souhaiteraient prendre des Licence Pro et des Masters en apprentissage (niveaux 6 et 7) » indique Sébastien François, faisant référence à un ajustement : depuis le 1er juillet est désormais appliquée une participation obligatoire de 750 euros, réorientant les financements vers les premiers niveaux de qualification.Une aide majorée pour les apprentis en situation de handicapLe montant de l’aide unique comme de l’aide exceptionnelle est de 6 000 euros pour les contrats d’apprentissage conclus avec une personne en situation de handicap. Attention, « Le Ministère du travail a précisé que les employeurs d’apprentis peuvent bénéficier de la majoration à condition que le handicap soit déclaré avant la signature du contrat » a précisé le formateur.Ouverture d’une plateforme pour le passeport de compétencesOutil de longue date, le passeport de compétences est rattaché au CPF, et le passeport de prévention est une composante du premier qui ressence spécifiquement les attestations, certificats ou diplômes liés à la santé et à la sécurité au travail. Ce dispositif est intégré à Mon Compte Formation, et déployé progressivement par le biais d’une plateforme qui a ouvert en avril dernier. L’obligation d’alimenter le passeport de prévention pour les organismes de formation prendra effet à compter du 1er septembre prochain. Pour les employeurs, l’accès sera ouvert au 1er trimestre 2026. Les travailleurs y auront accès au 4e trimestre 2026. Ce passeport de compétences concerne toutes les formations qui respectent le cahier des charges Qualiopi. Elles sont réparties en 4 catégories.Mise en place d’un entretien à mi-carrièreSébastien François a annoncé la mise en place d’un entretien à mi-carrière (anciennement « entretien sénior », dans les années 2000), à partir de 45 ans. C’est encore un « projet de loi », a précisé notre expert, et les décrets d’application sont en attente. Cet entretien devra se dérouler dans les 2 mois qui précèdent ou qui suivent la visite médicale de mi-carrière.Il a également évoqué l’entretien autour de 60 ans afin de faire le point sur sa fin de carrière, son départ à la retraite, etc. Cet entretien bilan devra également être mis en place par les employeurs.L’Etat souhaite « industrialiser » le process de la VAE« L’objectif, ambitieux, est d’avoir 130 000 VAE par an d’ici 2028 (on était à 40 000 en 2024) » souligne Sébastien François. Pour cela, l’État s’est doté de l’outil France VAE, une plateforme d’information et de centralisation des demandes qui a été créée en 2022 et est désormais opérationnelle. 358 certifications professionnelles étaient accessibles au 20 mai 2025. L’objectif de l’État est que l’ensemble des VAE soit disponibles sur la plateforme.Intelligence Artificielle : un usage mieux encadré par l’IA ActEncadrer les pratiques de l’IA, un sujet majeur pour les états européens. Des directives sont adaptées dans ce sens depuis aout 2024 « pour garantir une IA éthique et transparente, assurer la sécurité des systèmes d’IA, protéger les droits fondamentaux des citoyens et établir un cadre unifié à l’échelle européenne ». Notre expert a précisé que cet IA Act est structuré en 4 risques. Le plus grand risque étant « inacceptable » et relève de la manipulation ou de la notation sociale. Le déploiement des sanctions va se faire progressivement pour être totalement mis en place en 2027.Ces échanges vous intéressent ? Vous souhaitez découvrir les réponses de notre expert aux questions posées par les participants ? Pour en savoir davantage, retrouvez l’intégralité du webinaire :
CPF, apprentissage, VAE, … La formation professionnelle est en pleine mutation. En 45 minutes, faites le point sur les évolutions majeures de 2025 et obtenez les clés concrètes pour optimiser vos actions et accompagner les transformations.Ayez toutes les clés en main !Évolution du CPF, réforme de l’apprentissage, montée en puissance de la VAE… Responsables formation, ce webinaire vous donne les clés pour rester en conformité, optimiser vos budgets et accompagner les transitions de compétences – numériques, écologiques et sectorielles.Au programme :Point sur les actualités du premier semestre 2025 :Baisse des budgetsRevalorisation du reste à charge CPFNouvelles règles pour l’apprentissageRenforcement des critères de qualitéEncadrement de la sous-traitance sur Mon Compte FormationSimplification de la VAE et du CPF de transitionDernières jurisprudencesLes réformes et actualités à venir au second semestre :Nouveau mode de financement de l’apprentissageRôle accru des branches professionnellesSuppression des plafonds et planchers pour l’allocation des contributionsAccent sur les compétences numériques et écologiquesLe passeport de compétences et le passeport de prévention : mise en œuvre et calendrierL’entretien professionnel et le bilan des 6 ans : quelles obligations pour l’employeur ? Focus sur l’entretien de mi-carrière (projet de loi)La VAE : où en est-on à la suite de la réforme ?Impact sur la formation de l’adoption par l’Union Européenne de l’IA ActDans ce webinaire, notre expert Sébastien François décrypte pour vous les dernières actualités juridiques en matière de formation professionnelle.
Le catalogue 2025 du Centre de formation Entreprises offre une nouvelle thématique : le logement social. Pour la déployer, dans le cadre des formations dédiées à la relation avec les locataires, nous nous appuyons sur notre connaissance étendue des publics les plus fragiles puisque nous formons depuis 30 ans des assistants de vie. Afin de comprendre les besoins spécifiques des locataires âgés ou en situation de dépendance et les obligations des bailleurs sociaux, Sylvain Deneux, Responsable du CFE, a organisé un webinaire animé par Laurence Petin. Voici les points clés à retenir.Les logements sociaux sont attractifs pour les séniorsC’est un constat présenté par la formatrice : les logements sociaux ont un grand pouvoir d’attractivité sur les séniors. En effet, ils conviennent à leurs revenus (parfois) modestes, ils s’adaptent au vieillissement de la population. Par ailleurs, le parc social propose une offre diverse de logements, il applique une politique de maintien à domicile, et permet de pallier l’isolement et de répondre au besoin de stabilité. « On sait que chez un bailleur social on va avoir un accueil, un entretien, des services et parfois un gardien. Ils ne demandent pas 3 mois de loyer, pas de garant » a complété Laurence Pétin.Dans le parc social, 30,4% des locataires ont + de 60 ans et 11,2% + de 75 ansCes chiffres (Union Sociale pour l’Habitat, USH), comme l’explique la formatrice, confirment la proportion importante de séniors habitant des logements sociaux et la nécessité d’adapter l’offre aux personnes âgées ou dépendantes. Une prise de conscience semble s’être opérée. Elle constate ainsi que « Les attentes ont évolué en matière de logement social : la qualité prime désormais sur la quantité ». Il y a une volonté de diversifier et personnaliser l’offre. « Les bailleurs sont investis » ajoute-t-elle.D’ici 2050, la proportion des 60 ans et + va doublerPour bien poser la problématique, Laurence Pétin répond à la question « Qu’appelle-t-on un sénior ? » : « Pour l’OMS, c’est à partir de 60 ans. Pour l’INSEE (Institut Nationale de la Statistique et des Etudes Economiques, NDLR), c’est à partir de 65 ans. Au niveau social, 70 ans et + ». Elle complète : « En France on observe 3 grandes classes de séniors : les 60-75 ans, les 75-90 et les + de 90 ans. D’ici 2050, la proportion des 60 ans et + va doubler ». Loi ASV 2016 : un réel impact pour les bailleurs sociauxLa loi relative à l’Adaptation de la Société à la Vieillesse (ASV) entrée en vigueur le 1er janvier 2016 est la « Première loi qui a mis au cœur de la société le vieillissement, la première qui a autant impacté les bailleurs sociaux » a indiqué Laurence Pétin lors de sa présentation du cadre réglementaire autour du logement social. Cette loi a mis en avant : la revalorisation de l’Allocation Personnalisée d’autonomie (APA), le droit au répit pour les aidants familiaux, l’adaptation des logements, la lutte contre l’isolement, la transformation des logements-foyers en résidences autonomie, la mise en place d’un socle commun de prestations et d’un forfait autonomie, mais aussi la possibilité de prioriser l’attribution de logement.Loi ELAN 2018 : « Construire mieux, plus et moins cher »Concernant la Loi Evolution du Logement de l'Aménagement et du Numérique (ELAN) de 2018, la formatrice a précisé qu’elle a mis en évidence la nécessité de « construire mieux, plus et moins cher ». Parmi les objectifs figuraient la volonté de renforcer les capacités d’action des bailleurs, de proposer des services d’animation, de veille, d’aide aux démarches, et la création d’un nouveau concept d’« habitat inclusif ».Loi Bien Vieillir 2024 : le domicile au cœur de la réglementationDernière loi du cadre juridique citée par Laurence Pétin, la loi Bien Vieillir de 2024. Elle contient un axe « grand âge et autonomie ». « Cette loi est vraiment tournée vers le domicile et identifie notamment différents types d’hébergement : individuel, collectif, résidence autonomie, habitat inclusif, habitat intergénérationnel » a ajouté la formatrice.Dans un environnement non-adapté, risque du syndrome de « glissement » des séniorsLaurence Pétin a insisté sur un point « L’âge n’est pas une vérité en soi » car les séniors ne sont pas tous égaux face au vieillissement. Elle a toutefois partagé des chiffres qui indiquent que « Chez les plus de 75 ans, 85% ont une pathologie et 57% une affection longue durée. 40% des plus de 65 ans présentent des signes de pré-fragilité ». « Dans les mécanismes de la dépendance, si je fais un AVC, une chute, mais que je suis dans un environnement adapté, je peux m’en relever. Si je suis dans un environnement non adapté, il y a un risque du syndrome de glissement : mon corps m’a lâché et mon quotidien devient difficile » a constaté la formatrice. Elle a par ailleurs proposé un focus sur la maladie d’Alzheimer afin d’insister sur la nécessité de se former : « 60% des personnes atteintes sont à domicile, parfois seuls. Il y a 225 000 nouveaux cas par an en France et cette maladie peut mettre en danger la personne et la collectivité ». Selon Laurence Pétin, face au sujet de la « démence », « les bailleurs ont intérêt à avoir une sensibilisation et aller vers des partenaires », et à posséder des clés pour mieux communiquer.3 clés pour communiquer avec un séniorVieillir n’est pas une chose facile. Communiquer avec les séniors non plus. Cela demande une adaptation pour les aidants, les familles, tout comme pour les bailleurs sociaux. Ainsi, il est nécessaire de prendre en compte les différences générationnelles : nous n’avons pas le même vocabulaire, leurs références sont d’une autre époque, leurs représentations aussi. La formatrice ajoute à cela l’importance d’intégrer les changements dus au vieillissement : déficits visuel et auditif, isolement, dépression, troubles cognitifs. Selon Laurence Pétin, les clés d’une bonne communication sont : le respect, le non-jugement, la mise en confiance. Elle conseille « d’écouter, de laisser le temps à la communication de s’installer, d’échanger réciproquement des informations, de répéter et renforcer les messages clés (pas plus de 3), de vérifier la compréhension du vocabulaire ». Cette écoute, cette empathie, sont des atouts précieux pour améliorer la relation et adapter au mieux l’environnement du sénior à ses attentes et ses difficultés liées au vieillissement.Vous souhaitez aller plus loin ? Il existe un simulateur de vieillissement, utilisé dans le cadre de nos formations sur cette thématique, qui permet de développer l’empathie, la compréhension, par la mise en situation. Afin d’en savoir plus, (re)découvrez l’atelier organisé par le CFE au Campus Alençon. Vous pouvez également consulter nos formations.
L’adaptation au vieillissement est un enjeu majeur pour notre société. Nous sommes engagés sur ce sujet et nous disposons d’une connaissance étendue des publics les plus fragiles puisque nous formons depuis 30 ans des assistants de vie. Tout aidant, toute entreprise, toute personne impliquée dans l’accompagnement des personnes peut avoir besoin d’être sensibilisée pour mieux accompagner. Comprendre le processus du vieillissement et les problématiques qu’il engendre, apprendre à mieux communiquer avec les séniors : sur ces sujets, notre Centre de formation entreprises (CFE) a organisé un atelier au sein de notre Campus à Alençon. 3 heures instructives et immersives. Reportage.Comprendre le vieillissement : un enjeu de sociétéUne ère de préventionPour animer cet atelier, Sylvain Deneux, Responsable du CFE, a fait appel à l’expertise à Laurence Pétin. La formatrice peut se prévaloir d’un parcours de plus de 30 ans auprès des séniors : dans le domaine médical, en résidence autonomie, mais également dans l’accompagnement du vieillissement dans le parc social. Pour introduire le sujet, elle a rappelé l’entrée en vigueur depuis le 1er janvier 2016 de la loi d'adaptation de la société au vieillissement avec, pour objectif, la mobilisation de moyens publics afin de rendre aux personnes âgées le pouvoir sur leur parcours de vie en prenant en compte leur diversité. « Cette loi a mis en évidence les aidants et la professionnalisation des métiers de l’accompagnement. Nous sommes entrés dans une ère de prévention » a ajouté Laurence Pétin.Elle a également précisé qu’il n’y a pas une seule population de seniors mais trois grandes catégories qui « n’ont pas le même cadre de référence » : les 65-70 ans, ceux autour de 80 ans et enfin, les grands séniors de 88 ans et plus.Un sujet fédérateur pour les particuliers et les professionnelsQui sont les participants à cet atelier ? Wendy représente un bailleur social de l’Orne et souligne que « Le vieillissement est un enjeu très important pour les bailleurs sociaux. Il va falloir prévoir l’adaptation des logements ». A ses côtés, Geneviève, retraitée, qui travaillait dans le service de pédiatrie de l’hôpital d’Alençon, participe afin de trouver « des idées d’aménagements » pour son domicile. Bruno, pour sa part, est chargé de prévention et de promotion de la santé pour une mutuelle et précise : « comme nous ne sommes pas des experts, nous nous rapprochons d’eux ». Quant à Christophe, gérant d’une agence de services d’aide à domicile, il est venu « pour adapter la relation aux bénéficiaires rencontrés dans le cadre professionnel, m’informer sur la formation pour les salariés, et par curiosité personnelle ». Citons également Béatrice, responsable d’une résidence autonomie, Salomé, coach autonomie pour l’association MCE-M3S, et sa collègue Marine, chargée de projet pour le déploiement d’une plateforme des métiers de l’autonomie. Pour compléter ce tour de table, Aline représente un cabinet de conseil ; Bénédicte, sa voisine, est chargée de mission d’un service public départemental de l’autonomie ; Sylvie, qui travaille dans la formation, a pour objectif de « mettre en place des ateliers sur les séniors » et enfin, Isabelle est présente pour renforcer ses compétences afin de mener son projet de reconversion professionnelle dans le domaine du sport santé, pour accompagner des personnes qui ont besoin de reprendre une activité physique.« Le vieillissement n’est pas une maladie »Pour introduire le sujet du vieillissement et pouvoir ensuite aborder la question de la communication avec les séniors, Laurence Pétin précise que les problèmes liés à l’âge se révèlent souvent autour de 75 ans et constate qu’« Accepter de vieillir, ce n’est pas facile ». Avancer en âge peut s’accompagner de pertes fonctionnelles, affectives, sociales et psychologiques : « La tête veut mais le corps ne veut et/ou ne peut plus toujours. Et ça il faut l’entendre ! ». Ce processus naturel se caractérise par un « travail de deuil inlassablement renouvelé, par l’acceptation du regard des autres sur soi ». Non sans humour, la formatrice constate qu’à partir d’un certain âge, il est « Rare que les séniors n’aient pas leur « ogue » : radiologue, cardiologue, rhumatologue... ». Elle rappelle que l’hygiène et la qualité de vie influent sur le processus du vieillissement, ainsi que la génétique, tout en martelant que « Le vieillissement n’est pas une maladie. Vieillir est une chance, perdre son autonomie ne l’est pas ».Les manifestations physiques du vieillissementLe vieillissement cognitifVieillir n’est pas une pathologie mais s’accompagne irrémédiablement d’un déclin des facultés. A commencer par celles liées au système nerveux : la mémoire peut flancher, les réactions sont plus lentes, les rythmes biologiques se modifient (le sommeil par exemple). Laurence Pétin indique que les études font état d’un Français sur 4 de plus de 65 ans atteint par la maladie d’Alzheimer. Pour illustrer concrètement la perte cognitive, la formatrice propose un test « grandeur nature ». Elle impose un temps de réaction de 15 secondes entre une question posée à l’assistance (« comment allez-vous ?) et la réponse apportée par les participants. Une éternité ! Et tout le monde s’accorde à dire que « c’est très long », « c’est énorme ». Ce manque de réactivité est une réalité et nécessite de « laisser du temps au sénior pour assimiler une question, et ne pas donner trop d’informations d’un coup ». Laurence Pétin partage deux conseils : « quand je pose une question, je dois attendre la réponse. Par ailleurs, pour bien expliquer les choses à quelqu’un qui présente un trouble cognitif, il faut aller dans son sens. Il ne faut pas le braquer ». Les troubles cognitifs ont également des incidences sur les réflexes : le traitement de l’information est plus lent, le risque de chute est plus important, tout comme le risque de brûlure ou l’incontinence. Tout cela contribue à renforcer le risque d’isolement. Le vieillissement des organesLa vue est une faculté qui régresse avec l’âge (cataracte, Dégénérescence Maculaire Liée à l’Age (DMLA), presbytie, etc.) et cela a une grande incidence sur la communication : « nous voyons moins les expressions, la vision est parfois limitée aux côtés, les couleurs disparaissent ». L’’ouïe est aussi mise à mal en vieillissant, entrainant des difficultés de compréhension et d’interactions. Les appareils respiratoire et cardio vasculaire sont moins fonctionnels, tout comme l’appareil locomoteur (fibres musculaires, vieillissement osseux, fragilisation cartilages, usure mécanique articulaire). Pour compléter ce tableau, la formatrice souligne le déclin du système immunitaire, l’apparition possible de troubles de l’équilibre, une moindre hydratation (« la déshydratation amène à de nombreux troubles cognitifs »). Moins grave, mais malgré tout handicapant, Laurence Pétin évoque aussi la perte du goût et de l’odorat, précisant que « le dernier sens que l’on garde c’est le toucher ».Dans la peau d’un sénior de 85 ans : le simulateur révélateurParce que la théorie n’est jamais aussi évocatrice qu’associée à une mise en pratique, les participants à l’atelier sont invités à essayer le simulateur de vieillesse, à savoir un équipement de 17 kilos (au total) permettant de se mettre dans la peau d’une personne de 85 ans et ressentir physiquement le vieillissement corporel.Cet harnachement est constitué d’un gilet de 12 kg (pour simuler la diminution de la capacité pulmonaire, la perte de la ceinture abdominale et la faiblesse de la colonne vertébrale), mais aussi de prothèses lestées pour les genoux et les coudes, de sur-chaussures pour la perte de sensibilité, sans oublier un casque pour la perte d’audition, et des lunettes pour simuler une perte de vision périphérique ou une DMLA. Un vieillissement radical qui provoque des réactions immédiates parmi les volontaires. Pour Isabelle, le corps est comme dans « un carcan ». Laurence Pétin lui demande de s’assoir et d’écrire, d’essayer de se servir un verre d’eau, ce qu’elle effectue avec lenteur et difficulté. Ses réactions en direct parlent d’elles-mêmes : « Je ne vois rien, j’ai du mal à attendre. Il y a un isolement complet. C’est usant ! ». Quelques minutes plus tard, après avoir retrouvé toutes ses capacités, elle ajoute : « Ce simulateur est très enrichissant car on ressent vraiment les choses, on peut évaluer la pertinence de ses gestes ».Sylvie, pour sa part, est très déstabilisée : « Je ressens un malaise, je ne sais pas où poser mes pieds, je ne les vois pas, j’ai peur de tomber. C’est infernal, c’est tellement lourd ! Je dois faire des efforts énormes ». Quant à Bénédicte, elle se dit « très gênée au niveau de la cage thoracique, des pieds et des jambes. Je ne m’attendais pas à ça, c’est pire que ce que j’imaginais. J’ai une mère de 84 ans, je me mets à sa place maintenant ». Mission accomplie !Stratégies pour mieux communiquer avec les personnes âgéesAdapter son langage verbal et non verbalConscients de l’impact réel de la vieillesse sur la diminution des facultés physiques, les participants sont très à l’écoute des outils que Laurence Pétin partage pour adapter leur communication aux personnes âgées. Cette mise en situation a permis de faire comprendre qu’il faut tenir compte du cadre de référence (vue, audition, troubles, etc.). La formatrice insiste sur l’importance du ton employé et sur la manière de dire les choses, précisant qu’on est de plus en plus sensible avec l’âge. Elle ajoute que, sans une communication adaptée, « Il peut y avoir un monde entre ce qu’on dit et ce que l’autre entend. Il faut bien prendre conscience qu’on parle aussi avec son visage et ses expressions, le non-verbal est très important ». Lorsqu’on sent une hésitation, il est opportun de demander : « Est-ce que j’ai été clair dans mes propos, vous m’avez compris ? » Pour compléter, Laurence Pétin demande de définir l’empathie. Les réponses sont : « prendre soin », « se mettre à la place de l’autre ». La formatrice rectifie : « l’empathie c’est dire « je comprends ce que vous vivez et ressentez mais je ne me mets pas à votre place », car je ne peux pas prendre la place de l’autre ».Créer un environnement propice à l’échangeComprendre ce que le sénior vit et ressent, cela se traduit par la prise en compte de son avis, de ses besoins, même si parfois on ne peut pas y répondre. Et la formatrice conseille de ne pas s’excuser lorsqu’on n’a pas la solution. Elle ajoute que « La communication peut améliorer les relations ou les rendre plus difficiles » et que parfois, il est plus efficace d’écouter et de ne pas chercher à conseiller. « On a tendance à dire aux séniors tout ce qu’ils doivent faire alors que poser la question « qu’est-ce que vous en pensez ? » les rend acteurs, ça change tout ». Laurence Pétin conclut en donnant 4 principes à retenir : vieillir n’est pas une chose facile dans une société qui flatte le jeune, le beau, l’actif ; les personnes âgées ont leur propre représentation de leur vieillesse et de leurs handicaps ; la personne âgée modifie son mode de vie avec la montée des handicaps et enfin, les choix des professionnels ne sont pas toujours ceux des personnes concernées.L’enjeu de la formation des aidants et des professionnelsA l’issue de l’atelier, les réactions des participants ne se font pas attendre. Christophe a beaucoup appris « sur le temps de réponse, sur la relation. Ça m’a éclairé sur l’estime de soi, je ne percevais pas l’importance de la part psychologique ». Pour Sylvie, « l’animation de l’atelier était incroyable, avec beaucoup d’exemples et de situations concrètes ». Wendy nous explique que « Toute la partie sur la communication était très intéressante. Ça peut paraitre simple mais ça ne l’est pas. Cela m’a donné envie d’organiser des formations pour nos personnels. Pour nous, en tant que bailleurs, le sujet des personnes âgées est crucial. Il faut s’adapter à eux, faire du cas par cas pour que les logements correspondent aux besoins. Il va falloir y apporter beaucoup d’attention dans les années à venir, la sensibilisation est cruciale ». Former, c’est aussi ce que retient Bruno qui préconise « une mise en pratique et la sensibilisation des gens qui travaillent auprès des personnes âgées ».Pour approfondir le sujet du logement, afin de comprendre les besoins spécifiques des locataires âgés ou en situation de dépendance et les obligations des bailleurs sociaux, nous vous donnons rendez-vous le 14 avril prochain, sur notre chaîne Webikeo. Sylvain Deneux, Responsable du CFE de l’UDD, animera un webinaire avec Laurence Petin sur le thème : « Bailleurs sociaux : sensibilisez vos salariés aux attentes et besoins spécifiques des locataires âgés ».
2025 est marqué par l’arrivée dans notre catalogue d’une thématique supplémentaire : le logement social. Notre objectif est d’accompagner les bailleurs sociaux dans le cadre de la loi « bien vieillir » dont un large volet est consacré au développement de l’habitat inclusif. Pour déployer cette offre de formation, nous nous appuyons sur notre connaissance étendue des publics les plus fragiles puisque nous formons depuis 30 ans des assistants de vie. Explications.L’habitat social à l’épreuve du vieillissementL'adaptation au vieillissement est un enjeu majeur pour notre société et notamment dans le domaine de l'habitat : 30,4% des locataires du parc social (4,4 millions de logements) sont âgés de 60 ans ou plus et 11,2% ont plus de 75 ans*. Et les tendances sont à la hausse puisque le baromètre Polylogis 2024 indique que cette proportion devrait augmenter de plus de 30 % d’ici 2035, ce qui représenterait plus de 200 000 logements et 275 000 occupants.La loi « bien vieillir » de 2024 impose aux bailleurs sociaux d’adapter leur offre de logements aux besoins des personnes dépendantes et en situation de handicap. Dans cette loi figurent également la nécessité de former ses équipes et l’obligation d’apporter des solutions pour favoriser l’autonomie et le maintien à domicile. Ce volet social devient donc un impératif.Deux axes de formationPour proposer nos nouvelles formations destinées aux bailleurs sociaux, nous nous sommes appuyés sur notre expérience de plus de 30 ans dans la formation d’assistants de vie et sur notre expertise en faveur du « bien vieillir » à domicile. L’accompagnement des personnes les plus fragiles est d’ailleurs l’une des priorités du centre de formation de l’emploi à domicile de l’UDD.Notre Centre de formation Entreprises (CFE) a fait le choix de proposer cette offre sous deux angles : l’un est social et permet aux bailleurs de sensibiliser leurs équipes sur le sujet du vieillissement, d’explorer et d’analyser la relation avec les locataires et plus spécifiquement ceux en situation de dépendance.Le second angle est plus technique et s’attache aux problématiques de la gestion locative. Par ailleurs, en tant que spécialistes du sur-mesure, nous sommes en capacité de répondre à tous les besoins de formation des bailleurs sociaux, que ce soit sur des sujets techniques ou sur nos thématiques de prédilection telles que l’efficacité professionnelle, le management, les RH ou le CSE.Pour approfondir le sujet, afin de comprendre les besoins spécifiques des locataires âgés ou en situation de dépendance et les obligations des bailleurs sociaux, nous vous donnons rendez-vous le 14 avril prochain, sur notre chaîne Webikeo.Sylvain Deneux, Responsable du CFE de l’UDD, animera un webinaire avec Laurence Petin sur le thème :« Bailleurs sociaux : sensibilisez vos salariés aux attentes et besoins spécifiques des locataires âgés ».* Source : Union Sociale pour l’Habitat (USH)